Piano

Publié le par Julien Vachon

Piano
Piano à queue moderne
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Piano à queue moderne

Le piano est un instrument de musique à clavier et à cordes frappées, il est donc classé parmi les percussions et les cordes. Le son est produit par les cordes, tendues sur un cadre rigide, au-dessus de la table d'harmonie. Elles sont frappées par des marteaux, couverts de feutre, actionnés par l'enfoncement des touches du clavier. La vibration des cordes est stoppée par un étouffoir lorsque la touche du clavier est relâchée. Un dispositif mécanique, appelé « échappement », permet à la corde de vibrer librement, puis au cours de son évolution, une répétition plus rapide de la note.

Son nom provient d'une abréviation de piano-forte, locution italienne pour doux-fort, (piano en italien) ou fort (forte) qui se rapporte au fait que le volume du son du piano change en fonction de la force avec laquelle les touches sont frappées .

Écouter un petit exemple du son d'un piano : son d'un piano

Sommaire

  • 1 Histoire du piano
    • 1.1 Invention du piano-forte
    • 1.2 Développement du piano-forte
    • 1.3 Naissance du piano moderne
  • 2 Le piano moderne
    • 2.1 Le clavier
    • 2.2 Le mécanisme
    • 2.3 Le pédalier

 

 

Histoire du piano

 

Invention du piano-forte

Créé au début du XVIIle siècle par l'italien Bartolomeo Cristofori, à Florence (Italie), sous le nom piano-forte, le piano naît de l'évolution d'un instrument appelé clavicorde (XVe siècle) et du tympanon (Moyen-Âge).

La date de fabrication du premier piano-forte par Bartolomeo Cristofori est incertaine, mais un inventaire réalisé par les employeurs de Cristofori, la famille Medicis, indique l'existence d'un instrument de Cristofori en 1700. Cristofori n'aura construit qu'une vingtaine de piano-forte avant sa mort en 1731. Il n'en existe que trois encore aujourd'hui, datant des années 1720. Comme la plupart des inventions, le piano a été imaginé à partir d'innovations technologiques précédentes: le clavicorde. Le Piano-forte est un instrument à part entière entre le clavicorde et le piano du XIXè siècle. Il a tout particulièrement profité des siècles de travail sur le clavicorde, qui a mis en évidence les méthodes pour construire une stucture (en bois à cette époque), la table d'harmonie, le chevalet et le clavier. Cristofori était lui-même un facteur de clavicordes et de clavecins, bien au fait des techniques et connaissances associées.

La découverte fondamentale de Cristofori est la résolution d'un problème mécanique fondamental des pianos : les marteaux doivent frapper les cordes mais cesser d'être en contact avec elles une fois frappées, afin de ne pas assourdir le son. De plus, les marteaux doivent retourner à leur position intiale sans rebondir violemment. Enfin, on doit pouvoir répéter une note rapidement.

Les premiers instruments de Cristofori étaient construits avec des cordes fines et étaient beaucoup moins sonores que le clavicorde ou le clavecin de son temps. En deux siècles on assiste à un renversement complet du concept: faible tension des cordes/corps sonore léger/audition de la table - contre forte tension des cordes/corps sonore lourd/audition de la corde. Néanmoins, en comparaison du clavicorde, le piano e forte d'alors permettait des nuances dynamiques et sonnait bien plus fort, avec une tenue des notes plus longue.

Le nouvel instrument de Cristofori resta peu connu jusqu'à ce qu'un écrivain italien, Scipione Maffei, écrivit un article enthousiaste à son propos, incluant un diagramme du mécanisme. Cet article fut distribué de manière très large, et la plupart des facteurs de pianos-forte de la génération suivante mirent les découvertes de Cristofori en pratique après l'avoir lu.

L'un de ces fabricants était Gottfried Silbermann, plus connu comme facteur d'orgue. Les pianos-forte de Silbermann étaient quasiment des copies conformes de ceux de Cristofori, à une exception importante près : Silbermann inventa l'ancêtre de la pédale Forte, qui permet de relever en même temps tous les étouffoirs sur l'ensemble des cordes. Quasiment tous les pianos construits par la suite proposèrent cette pédale.

Silbermann montra à Bach l'un de ces premiers instruments dans les années 1730. Bach n'apprécia pas l'instrument, trouvant que les notes aiguës avaient un son trop faible pour permettre une dynamique du son véritablement complète. Si ces remarques lui valurent une certaine animosité de la part de Silbermann, ce dernier sembla tenir compte de ces critiques. En effet, en 1747, Bach approuva une version plus récente de l'instrument.

La facture de piano-forte prit son essor durant la fin du XVIIIe siècle, avec le travail de l'école viennoise, comptant parmi ses membres Johann Andreas Stein et sa fille Nannette Stein ainsi que Anton Walter. Les pianos de style « viennois » étaient fabriqués sans cadre (seulement un barrage en bois), deux cordes par note et des marteaux recouverts de cuir. C'est pour de tels instruments que Mozart composa ses concertos et ses sonates. Aujourd'hui, des répliques de ces instruments sont fabriquées. Le piano-forte de l'époque de Mozart avait un son plus doux et plus clair que celui des pianos modernes, avec une tenue de la note moins importante.

 

Développement du piano-forte

Durant la longue période s'étendant de 1790 à 1890, le piano-forte de l'époque de Mozart subit de très nombreux changements qui amenèrent à la forme actuelle du piano XIXè puis moderne. Cette évolution de l'instrument a été causée par le besoin permanent des compositeurs et des pianistes d'un son plus puissant, plus soutenu. Elle fut aussi permise par la révolution industrielle en cours, qui mit à disposition des procédés technologiques permettant de produire des cordes en acier de grande qualité et la précision d'usinage pour la production de cadres en fonte.

Au fur et à mesure de cette évolution, jouer du piano devint de plus en plus en fatiguant, la force nécessaire à enfoncer les touches ainsi que la course de la touche ayant augmenté. La tessiture du piano-forte augmenta elle aussi, passantde 5 octaves à l'époque de Mozart aux 7 octaves 1/3 (voire parfois plus) des pianos modernes.

Pendant la première partie de cette période, les progrès technologiques apportés sur le piano-forte durent beaucoup à la firme anglaise de Broadwood, qui avait alors déjà une grande réputation pour le son puissant et majestueux de ses clavecins. Au cours du temps, les instruments produits par Broadwood devinrent plus grand, plus puissant et construits de manière plus robuste. La firme, qui envoya ses pianos-forte à Haydn et Beethoven, fut la première à construire des pianos-forte avec une tessiture de plus de 5 octaves : 5 octaves 1/5 dans les années 1790, 6 octaves en 1810 (ce qui permit à Beethoven d'employer les notes ajoutées dans ses dernières œuvres), 7 octaves en 1820. Les facteurs viennois suivirent cette tendance. Ces deux écoles, néanmoins, se distinguent par des mécaniques différentes : celle de Broadwood étant plus robuste, celle de l'école viennoise plus sensible.

 

Naissance du piano moderne
Piano à queue Hansen
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Piano à queue Hansen

Au cours des années 1820, c'est la firme Erard (Paris),(qui fabriqua les pianos utilisés par Chopin et Liszt), qui apporta certainement les innovations les plus importantes. En 1821, Sébastien Érard inventa le double échappement, qui permet à une note d'être répétée, même si la touche n'est pas encore revenue à sa position intiale. Ce mécanisme est très avantageux pour le jeu rapide. Amélioré par Henri Herz vers 1840, le mécanisme de double échappement devint finalement le mécanisme standard des pianos à queue, utilisé par tous les facteurs.

D'autres innovations importantes ont été apportées durant cette période :

  • l'utilisation de trois cordes au lieu de deux pour toutes les notes sauf les plus graves.
  • le cadre métallique : situé au-dessus de la table d'harmonie, il sert à contenir la tension des cordes. Le cadre métallique fut la solution permettant de résister alors que les cordes devenaient plus épaisses, plus tendues et en plus grand nombre (la tension des cordes d'un piano de concert moderne avoisine les 20 tonnes). Le cadre métallique fur inventé en 1825 à Boston par Alpheu Babcock, achevant la tendance d'utiliser de plus en plus de parties métalliques pour renforcer le piano.
  • les marteaux recouverts de feutre : les cordes en acier, plus dures, nécessitent l'usage d'un marteau plus mou afin de conserver une belle sonorité. Les marteaux recouverts de feutre compressé furent introduits par le fabricant parisien Jean-Henri Pape en 1826 ; ils sont désormais utilisés universellement.
  • la pédale Forte, inventée en 1844 par Jean Louis Boisselot et améliorée par le facteur Steinway en 1874.

Le piano de concert moderne atteignit sa forme actuelle aux alentours du début du XXe siècle.

Depuis, seules des améliorations mineures ont été apportées à l'instrument. Récemment cependant, l'ajout d'une nouvelle pédale, appelé pédale harmonique par son inventeur, a éveillé l'intérêt de pianistes renommés tels que Martha Argerich, Anne Queffélec ou Georges Pludermacher.

 

Le piano moderne

Piano droit moderne
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Piano droit moderne

 

Le clavier

Le clavier du piano est composé de 88 touches (sauf exception). Les 52 touches blanches correspondent aux notes non altérées, et les 36 touches noires aux notes altérées (dièse ou bémol).

Les touches du piano sont généralement faites en épicéa ou en tilleul, bois choisis pour leur légèreté. L'épicéa est généralement utilisé pour les pianos de bonne qualité. Historiquement, les touches noires étaient faites en ébène et les touches blanches recouvertes d'ivoire. Bien évidemment, les éléphants étant désormais protégés, les matières plastiques l'ont remplacé. Néanmoins, de l'ivoire peut toujours être obtenu, mais en quantité limitée. Des facteurs de piano ont d'ailleurs proposé des matières plastiques imitant la sensation et/ou l'aspect de l'ivoire aux doigts du pianiste.

Certains claviers atteignent 8 octaves. Les touches supplémentaires peuvent être généralement cachées sous un petit couvercle afin de ne pas troubler les pianistes habitués à la disposition à 88 touches. Une autre solution proposée pour éviter d'être désorienté est de colorer ces touches supplémentaires de manière inversée. Ces notes sont ajoutées principalement afin d'augmenter la résonance. Seul un très petit nombre de morceaux utilisent ces notes.

D'autres pianos, dits d'étude, peuvent ne disposer que de 5 ou 6 octaves. La très grande majorité des partitions écrites pour le piano supposent l'utilisation d'un piano à 88 touches.

Une octave sur un clavier correspond à la distance entre deux notes successives du même nom, entre do et do par exemple. L'octave est plus précisément une différence de 6 tons entre deux notes. Sur le clavier, on obtient l'octave en prenant la 12e touche (blanches et noires comprises) à partir de la touche de départ.

 

Le mécanisme

L'un des mécanismes primordiaux du piano est le mécanisme d'échappement : si la touche et le marteau étaient directement liés, lors de la propulsion du marteau vers la corde, ce dernier resterait bloqué sur la corde, entraînant un étouffement du son produit. Afin d'éviter cet assourdissement, le marteau est propulsé par l'intermédiaire d'une pièce en forme d'équerre, le bâton d'échappement, qui bascule en arrière lorsque sa partie horizontale atteint une butée (réglable). Ainsi le marteau est libre de repartir en arrière dès qu'il a percuté la corde, qui peut alors vibrer sans être étouffée par le marteau.

Pour éviter que le marteau ne reparte sans contrôle dans la mécanique, il se bloque dans l'attrape, pièce solidaire du chevalet (pièce de base du mécanisme, à ne pas confondre avec le chevalet de table d'harmonie, qui porte les cordes).

Simultanément, l'enfoncement de la touche actionne l'étouffoir, permettant à la corde de vibrer librement jusqu'au relâchement de la touche.

Le système qui vient d'être décrit (présent sur tous les pianos depuis l'origine) a un défaut : tant que la touche n'est pas revenue entièrement à sa position initiale, on ne peut jouer à nouveau la note, ce qui pose problème pour le jeu rapide.

Afin de régler ce problème, Sébastien Érard inventa le système appelé -à tort- double échappement. Dans ce mécanisme, on a ajouté un levier supplémentaire et un ressort placé de manière à repousser le mécanisme vers le bas et le marteau vers le haut. Dans ce cas, lorsque le marteau échappe à l'attrape par relâchement de la touche, il est aussitôt replacé au-dessus du bâton d'échappement, permettant de rejouer sans même avoir relâché la touche entièrement (si le ressort est trop tendu, il arrive même que le marteau refrappe tout seul la corde : c'est le phénomène de grelottage). Ce mécanisme est présent sur tous les pianos à queue modernes mais sur aucun piano droit.

Bien évidemment, il n'existe qu'un seul mécanisme d'échappement dans ces pianos, mais le fait de pouvoir rejouer rapidement la note donne l'impression qu'un autre mécanisme prend la suite. Il vaudrait mieux parler de mécanisme de répétition.

 

Le pédalier
Pédalier de piano moderne
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Pédalier de piano moderne

Le pédalier d'un piano est généralement composé de 2 ou 3 pédales.

  • À droite, la pédale forte sert à prolonger le son en empêchant les étouffoirs de s'appuyer sur les cordes une fois les touches relâchées.
  • À gauche, la pédale douce (ou una corda) déplace le clavier d'un piano à queue et les marteaux de manière à ce qu'il n'y ait plus que deux des trois cordes d'une note qui soient frappées (ou, sur certains dispositifs, que les trois cordes soient frappées avec la partie moins tassée des marteaux). Sur un piano droit, cette pédale rapproche les marteaux des cordes, ce qui diminue la vitesse de frappe. Dans les deux cas, le son est moins fort, dans le cas du piano à queue, le timbre aussi change du fait du mode d'amortissement du son (conservation de l'énergie) différent avec 2 cordes au lieu de trois.
  • Sur certains pianos, la pédale du milieu est une pédale de soutien (ou de sostenuto, ou tonale) qui permet de tenir les notes déjà appuyées au moment où cette pédale est enfoncée (et non toutes les notes qui sont jouées tant que cette pédale est enfoncée, comme c'est le cas de la pédale forte), ce qui la rend pratique pour tenir des accords. Cette pédale est plus souvent présente sur les pianos de concert que sur les pianos d'étude.
  • Sur certains pianos droits, la pédale du milieu est une sourdine servant à réduire le volume sonore grâce à un feutre s'intercalant entre les marteaux et les cordes. Cette sourdine ne joue aucun rôle dans l'interprétation mais uniquement afin d'assourdir le son pour de ne pas déranger l'entourage. En absence de pédale destinée à cet usage, cette sourdine est activée par une poignée sur laquelle on tire, à droite, sous le clavier.

 

Publié dans Les instruments

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